LA PROVENCE 28 FEVRIER 2002 :
"La Révolte de Damien Saez a tourné court"
Il y a Damien Saez le révolté sur disque, chouchou des ados depuis 2 ans. Et il y a Damien Saez sur scène, comme hier soir au Dock des Suds. Deux pouds, deux mesures. Et une grosse déception, au delà du carré de quelques dizaines de fans absolus qui ont "pogoté" sans relâche sur la petite dizaine de morceaux "offerts" par le mélancolique trash aux postures de diva.
Né à Marseille voici 25 ans,
Damien n'y aura pas laissé un souvenir impérissable hier, devant
des centaines de jeunes invités à faire la fête par le Conseil
Général. Et par conséquent pas forcément amateurs
de son style. Cela, Saez aurait pu l'anticiper. En instaurant un rapport plutôt
distant avec la grande salle du Dock, jusqu'au clash final où il est
parti se réfugier dans sa loge suite à une altercation avec un
spectateur, Saez a montré les limites de sa révolte.
Ce n'est pas tout de crier se rage, sa rancur et ses peurs sur un ton
néo-punk (mais avec une voix sonnant comme Patrick Bruel à ses
débuts), encore faut-il apprendre à respecter le public qu'on
a devant soi. Qu'il vous soit favorable ou pas. L'expérience d'hier n'était
certes pas facile. Mais ce n'est pas en battant en retraite que l'artiste a
grandi, y compris auprès de ceux qui aiment écouter ses titres,
dont certains ont été repris hier soir à la sauce musclée,
de Sexe à Jeune et con, de Fils de
France (en rappel) à Menacés mais libres.
pas étonnant finalement que Saez qui, comme les révoltés
de noir Désir, a signé chez la major du disque Universal, refuse
d'accorder des interviews dans sa ville natale.
Pas étonnant non plus si, après, au cabaret rouge, le ton plus
classique et bon enfant du groupe "Les Martiens" est apparu d'un coup
plus sympathique.
Patrick Merle