LE POINT 2000 :
A travers tes chansons, tu exprimes souvent
un mal être adolescent. Tu t'inspires de faits autobiographiques ?
Mon adolescence n'a pas été plus difficile qu'une autre. Ce n'est
pas un style que j'essaie de me donner, mais plus quelque chose d'inné.
C'est tout un caractère mais cela ne veut pas dire pour autant que je
ne me marre pas dans la vie... J'écris des textes depuis cinq ans et
de la musique depuis sept ans. Tout est venu de manière instinctive.
J'avais 17 ans, j'étais à Dijon au lycée et j'éprouvais
le besoin de m'exprimer.
Tes détracteurs t'accusent d'utiliser des figures et des textes trop
naïfs...
Il n'y a rien à dire. Première réponse : qu'ils aillent
se pendre. Deuxième réponse : qu'ils aillent se pendre s'ils se
sont ratés et troisième réponse : je m'en fous!
Avec " Jeune et con " tu as fait ce que l'on appelle un tube ; c'est
quoi pour toi une bonne chanson ?
Je reprendrais une phrase de Hendrix de "All Along the Watch Tower"
qui dit : "Tout ce que j'ai, c'est ma guitare rouge, trois cordes et la
vérité. " Une bonne chanson, c'est ça. Elle sonne
sur trois cordes et ne dit que la vérité.
Penses-tu que le rock vive actuellement une forme de renaissance ?
Bien sûr qu'il renaît puisqu'on est là! (Rires) L'autre,
il pète les plombs. Prétentieux comme pas deux! Je ne suis pas
certain qu'il soit mort un jour. En France, les gens ne se retrouvent pas vraiment
dans la culture rock. On n'est ni en Angleterre, ni aux Etats- Unis. C'est peut-être
aujourd'hui qu'on retrouve une forme de culture rock autour des radios, finalement
cela répond à un besoin des gens.
Sur ton album, il y a une reprise du classique " My Funny Valentine "
de Chet Baker. Derrière Saez, il y a un jazzman qui sommeille ?
Un journaliste de Dijon a écrit : "Chet Baker doit se retourner
dans sa tombe". Il n'a rien compris. Pour moi, le jazz vient de l'apprentissage
du piano au conservatoire et de mes parents. Donc : oui, j'ai écouté
beaucoup de jazz et d'ailleurs mon pianiste préféré, c'est
Monk.