PARIS PREMIERE MAI 2000 :
Jeune et joli, con et verni
La "jeunesse France" a son nouveau porte-parole. À la fois
plein de talent et énervant (la corrélation entre les 2 n'étant
pas exclue par ailleurs), le jeune Damien Saez est un peu le phénomène
pop-rock français du moment.
Ayant indéniablement écouté Noir Désir, Radiohead
et Jeff Buckley, il signe avec "Jours étranges" un 1er album
de rock n' roll à la sauce consensuelle. Entre gentille provoc' ("Jeune
et con" ou "Rock'roll star") et ballades pop pleines d'un spleen
adolescent certainement très communicatif (déjà 45 000
albums vendus), Saez fait preuve d'une belle maîtrise, même quand
il s'aventure dans une reprise ô combien périlleuse du "Funny
Valentine" de Chet Baker. Le tout agréablement agrémenté
des inévitables sonorités trip-hop, "Jours étranges"
devrait plaire au plus grand nombre et c'est bien cela qui semble compter. Autant
d'atouts qui devraient assurer à cette gueule d'ange un succès
tranquille a fortiori si le jeune homme assure sur scène (1ère
épreuve le 30 mars à La Maroquinerie avant le Café de la
Danse en mai) : et là, franchement, on ne voit vraiment pas pourquoi
ce ne serait pas le cas.
Laurent Thessier